Monday, December 03, 2007

Après une tentative en Irlande cet été (12 jours sur place et 11 jours de vélo sous la pluie), nous pensons repartir sur l'Afrique du Sud en mars prochain, participer au Cycle Argus Tour, histoire de reprendre en douceur ... et en chaleur.
Nous avons tardé à prendre nos billets et les prix flambent...

Tuesday, February 13, 2007

Je ne pensais pas qu'un blog aussi anonyme que celui-ci pouvait toucher autant de monde et j'avoue être un peu débordée par le nombre d'emails reçu pour des compléments d'information!
Je viens de recevoir les coordonnées du site d'AFSUD... enfin!
Bon vent à: http://www.afsud.co.za!

Sunday, November 05, 2006


Nous sommes, mon compagnon et moi, des cyclotouristes, plus touristes que cyclo. Plus jeunes, nous avons visité plusieurs pays, « guidon à la main ». Aujourd’hui, nous aspirons à plus de confort. Nous avons, cette année, trouvé un bon compromis entre cyclotourisme (pas plus de 3 à 4 heures de vélo par jour) et visites touristiques.
Notre aventure en Afrique du Sud n’a rien d’extraordinaire comparée à celle que l’on peut trouver sur le web (tours du monde, aventures de plusieurs mois…) mais elle nous a marqué. Nous avons découvert des gens simples, des paysages fabuleux et « une famille d’accueil » dans cette belle région du Western Cape.

Commençons par notre famille d’accueil, les Caussanels. Nous avons eu leurs coordonnées par le biais du prof de gym de ma fille. Ce sont des Français installés au Cap depuis un certain temps. Elle travaille au Consulat et lui, un ancien professeur d’université, est en train de monter sa propre boîte de « tourisme sportif ». Il vient d’obtenir son permis de travail et commence en janvier 2007. Il connaît cette région par cœur pour avoir participé à toutes les compétitions de course pédestre et de VTT -on dit « mountain bike » (MB) là bas.
Quand nous l’avons contacté, sa première réponse a été négative. Il souhaite attendre janvier 2007 pour commencer l’activité cyclotourisme : les Sud-Africains roulent vite –nous l’avions remarqué- et il va embaucher du personnel, notamment pour signaler les cyclistes en aval. Il nous propose du MB. . Le programme et le devis nous parviennent par email le lendemain matin. 1250 euros par persone pour 10 jours, tout compris, de la descente de l’avion jusqu’au retour à l’aérogare: un circuit avec l’hébergement, tous les repas, la location des vélos et les visites touristiques. Nous regardons ce que propose les tours opérateur pour ce type de produit, le prix est intéressant. Après quelques minutes d’hésitation et la promesse que le circuit ne serait pas trop technique, nous envoyons notre accord dans l’après-midi.

Nous avons débarqué le 20 octobre au matin au Cap sous un ciel bleu. M. Caussanel était là. Il nous installe chez eux, à Somerset West. La maison et les chambres sont très confortable, avec piscine et une vue magnifique sur False Bay.

L’après-midi, après un petit exposé bien utile sur les spécificités du VTT, nous partons pour une petite sortie de 2h30 dans l’arrière pays, Stellenbosch et la Route des Vins. Les chemins sont variés, route, piste damée et chemins de terre. En fin de parcours, nous mettons en application les consignes sur une petite portion de tout terrain. Le soir, nous dînons en famille. La maîtresse de maison est un cordon bleu et nous nous disons que si le reste du séjour est à l’identique, on va avoir beaucoup de mal à revenir à la maison !

21 Oct- Le lendemain, nous partons pour Prince Albert, dans le Karoo, région semi-désertique. Après trois heures de route, nous arrivons dans ce village perdu au milieu de nulle part, à l’orée d’un massif montagneux.
Nous entamons l’ascension du col du Swartberg. La piste serpente au milieu d’un canyon digne des films de western avant de grimper sérieusement. Nous faisons une pause déjeuner au sommet avant de continuer vers « Die Hell », l’Enfer en afrikaans. Nous empruntons là l’itinéraire d’une course sud-africaine réputée de MB, qui s’appelle « To Hell and Back » (Jusqu’à l’Enfer et le retour !) sur deux jours. Les paysages sont magnifiques : terre rouge, vues sur les montagnes de l’Outéniqua. L’après-midi, nous visitons les Grottes de Cango, avec des salles immenses. Notre anglais étant très limité, nous apprécions les traductions de notre guide afin de comprendre les nombreuses anecdotes.
Nous dormons le soir à Oudtshoorn, capitale de l’élevage d’autruches.

22 oct- Le lendemain, nous commençons par la visite d’une ferme d’autruches. Le guide de la ferme parle français avec un accent « afrikaano-belge », une curiosité à lui tout seul. Nous avions du mal à garder notre sérieux. Mais c’est lui qui a rigolé quand il nous a installé sur le dos d’une autruche… imaginez la scène. Mais après coup, je suis assez fière de moi car je suis restée le plus longtemps des trois, avant que cette satanée bestiole me dépose délicatement par terre.
Nous prenons ensuite la route de Uniondale, autre petit village du Karoo réputé pour une autre course de MB s’appelant justement la « Karoo to Coast ». lors de la dernière édition, il y avait, paraît-il 1500 participants ! Notre parcours VTT d’aujourd’hui est tranquille. Nous longeons un cours d’eau sur une piste damée jusqu’à Uniondale. Nous dormons le soir dans une « Bed and Breakfast » vieillotte qui respire la région. Après un boboti (plat national) succulent, nous allons nous coucher car la journée de demain va être difficile, nous annonce-t-on !

23 oct- La « Karoo to Coast » fait exactement 100 kms pour rejoindre Knysna, sur la côte. Notre mentor, dans sa grande mansuétude, nous a épargné les 20 premiers kilomètres avec de la montée essentiellement. Reste quand même 80 kms…
Là encore, les paysages sont fabuleux. Nous quittons le Karoo avec sa végétation désertique pour, petit à petit, découvrir une végétation de plus en plus luxuriante. Knysna est entourée de forêts… Le parcours est montagneux et commence par une belle piste. Ensuite, on emprunte des chemins plus caillouteux en forêt. Nous faisons une pause en chemin pour un déjeuner pique-nique avant de repartir. Nous arrivons à Knysna à 15h15, soit six heures après notre départ !
Knysna est une petite ville paisible, en bordure de lagune. Nous passons l’après-midi à flâner dans les rues. Le soir, nous mangeons des huîtres (spécialité de la région) et du poisson dans un restaurant au bord de l’eau. Là, M. Caussanel nous propose un plan B pour la fin du séjour. Il pense que nous avons la condition physique pour participer au « Cederberg Tour », une compétition sur trois jours au nord du Cap, les 27, 28 et 29 octobre prochains : 220 kms en trois jours... Les inscriptions sont closes mais il connaît les organisateurs. Il peut leur téléphoner et essayer. L’ambiance y est paraît-il unique, une expérience à ne pas râter… « juste pour le fun », tranquillement. Le Chardonnay aidant, nous acceptons. Pendant la nuit, je ne suis plus trop sûre de vouloir participer à cette compétition. Le lendemain matin, il est trop tard. Nous sommes inscrits !

24 oct- A partir de Knysna, nous partons vers l’Est pour une petite boucle de trois heures dans un parc naturel. Le parcours est plus technique et la végétation, variée. Nous longeons le bord de mer un moment. Notre circuit est bien équilibré, avec des temps forts et des temps plus paisible, comme celui-ci.
L’après-midi, nous revenons à Knysna. Nous prenons le ferry pour rejoindre l’autre côté de la lagune. Là, nous faisons une petite marche jusqu’à l’une des entrées de la lagune. Nous passons une seconde nuit à Knysna, qui nous plaît bien. Cette ville respire les vacances.

25 oct- Nous reprenons la route vers le Cap, mais en longeant la côte cette fois-ci.
En début d’après-midi, nous arrivons à une soixantaine de kilomètres du Cap, à Grabouw, la capitale de la pomme. Nous reprenons les vélos pour un circuit de 3 heures. Les arbres fruitiers sont en fleurs et les collines sont multicolores. Nous passons d’une propriété à l’autre, en ouvrant et en fermant les barrières métalliques. Les enfants des fermiers sortent de l’école et demandent à ce qu’on leur tape dans la main en passant. Ils sont beaux, souriants. J’ai envie de m’arrêter toutes les 5 minutes pour les prendre en photos.
Nous rentrons ensuite sur Somerset West, chez les Caussanels. Il y fait bon. Nous repassons une très bonne soirée.

26 oct- C’est la veille du « Cederberg Tour » et je ne suis plus du tout sûre de vouloir y participer. J’ai le ventre noué. Je sens une certaine excitation chez Guy, mon compagnon, à l’idée de participer à cette aventure. Je pourrais rester sur Somerset West et les laisser partir, mais j’ai peur de rater quelque chose…
Le matin, nous partons sur Robben Island, faire la visite de cette prison célèbre. C’est un moment émouvant que de prendre ce bateau et de faire ce trajet vers cette petite île en face du Cap. La visite nous a été faite par un ancien détenu politique. Là encore, merci à M. Caussanel pour les traductions, car les guides parlant le français sont très rares en Afrique du Sud.
Dans l’après-midi, nous sommes partis pour Clan Williams, point de départ du « Cederberg Tour» . Dans notre minibus, il y avait aussi des amis de M. Caussanel qui participaient eux aussi à la course, et l’occasion pour nous d’apprendre nos premiers mots d’afrikaans.
Nous sommes arrivés vers 18 heures au camping de Clan Williams. Le « village » du tour y était installé, en bordure du lac. Nous avons donc récupéré notre petit sac avec le carton à apposer en avant du guidon, un T-shirt, une superbe brochure programme… puis nous avons dîné avant de nous installer dans nos petites tentes bleues : 400 cents tentes joliment alignées, équipées d’un petit matelas. Elles seront démontées le matin pour être remontées dans l’après-midi à l’arrivée de chaque étape.

27 oct- A 4h30 du matin, les gens ont commencé à faire du bruit alors que le départ était prévu à 8h00. Il parait que c’est tout le temps comme cela…
Petit déjeuner, on laisse notre sac qui sera transporté lui aussi à l’arrivée de l’étape et c’est le départ, pour une la plus petite étape du tour : 65 kms. On quitte Clan Williams. On monte un peu vers l’Est avant de prendre un chemin très cabossé puis très sablonneux rejoignant une jolie piste qui longe une petite rivière. On quitte ensuite cette jolie piste pour un « jeep track ». Là, les choses se corsent. Le petit chemin devient de plus en plus sablonneux –avec de véritables bacs à sable- et monte sérieusement.
On termine l’étape par une longue montée en ligne droite puis l’arrivée à Bushman’s Cave. Le site, magnifique, est perdu au milieu de nulle part : une énorme falaise en dévers, galbée, sous laquelle les concurrents cherchent un peu d’ombre. Il fait gros soleil et 42°C, mais le vent rend l’atmosphère respirable. Le site surplombe une large plaine. Un camion a amené deux petites remorques avec des blocs douches. Il y a la cantine pour le déjeuner puis un coin thé/café dans l’après-midi. La bouilloire est sud-africaine : un gros récipient d’une cinquantaine de litres muni d’un petit robinet et chauffée au feu de bois.
Tout le monde récupère. Le sable a rendu la journée éprouvante. Mais le Cederberg est réputé pour cela. Nous avons mis six heures là où certains en ont mis un peu plus de trois. Mais nous n’avons pas vraiment souffert. Nous sommes allés à notre rythme. Nous n’avons pas atteint ce point où l’on ne prend plus de plaisir pendant la course, ce point où le seul désir est de franchir la ligne et que cela s’arrête.
J’achète deux nouvelles chambres à air en prévision du lendemain- on ne sait jamais- puis je trouve un endroit à l’ombre pour y faire une petite sieste.
Nous nous sommes ensuite promenés sur le site de Bushman’s Cave. Il y a un sentier avec de petits tunnels, d’énormes blocs arrondis, avec de belles couleurs allant du beige à l’ocre, par strates.
Pendant le dîner, les photos prises dans la journée sont projetées sur grand écran. Nous avons droit à la traditionnelle remise des maillots pour les leaders dans chaque catégorie, puis à une conférence de Mike Horn (6), l’aventurier originaire… de Stellenbosch !
Celui-là, c’est vraiment un furieux. Il a parcouru le monde ; traversé l’Amazonie, fait le tour du monde par l’équateur et dernièrement, le pôle nord, de nuit, à pied (et à la nage entre les morceaux de banquise…). A la question posée sur les moyens utilisés pour traverser l’Amazonie, il répond que la première étape est la documentation. Dans les livres, il arrache les pages concernant ce que l’on ne doit pas manger ou faire –« ces pages ne servent à rien »- et ne gardent que celles qui lui indiquent ce que l’on peut manger ou faire. Et puis, dans la nature, c’est l’observation qui le guide. Sachant que le singe est à 98% constitué comme l’humain, que l’on peut manger ce que le singe mange, il n’y a qu’à l’observer. « Et en plus, il y a une chose que l’on peut faire et que le singe ne peut pas faire, c’est manger le singe. Mais attention, car ensuite, on ne saura plus quoi manger, à moins de trouver un autre singe ».
Je suis allée me coucher avant la fin de son exposé. En effet, les coureurs ont fait pression sur les organisateurs afin d’avancer le départ, le lendemain matin, à 7h00 au lieu de 8 heures pour gagner en « fraîcheur »..

28 oct- Je me suis dit qu’en avançant le départ d’une heure, les zozos qui s’étaient levés hier matin à 4h30 risquaient de me réveiller ce matin à 3h30… Du coup, je n’ai pas entendu le reste de l’exposé de Mike Horn sur son expédition au pôle nord qui semblait toute aussi intéressante.
A ma grande surprise, les coureurs, certainement fatigués par la première journée, se sont réveillés plus tard pour la seconde journée.
Et nous voilà partis pour 80 kms. Un peu moins de sable sur cette étape, un peu plus de piste damée. Nous avons fini le parcours par la traversée d’une réserve privée, Bushmans Kloof Reserve, qui est aussi un « Relais et Châteaux ». Nous avons atterri à Biedouw Valley, avec des cascades dans la roche, un canyon avec plusieurs bassins et de l’eau étonnamment fraîche. Pour l’anecdote, dans un des bassins, il y avait un serpent dangereux qui se baignait tranquillement. Les jeunes ont attendu qu’il dégage la place pour se baigner à leur tour. Charmant Cederberg où l’on trouve pas mal de serpents, mais aussi des tortues. J’en ai croisé une qui traversait la route. Elle devait faire 40 cms de diamètre.
Il a fait gros soleil et encore très chaud aujourd’hui : 44°C. Mais chose étonnante, dans la soirée, cela s’est bien rafraîchit, avec une couverture nuageuse.
Rien à signaler pour cette étape si ce n’est deux nouvelles crevaisons pour Guy cette fois-ci au 3ème et 9ème kilomètres. Nous avons donc fait une bonne moitié de l’étape seuls, avant de rejoindre la fin du peloton et d’arriver juste avant l’heure limite.
L’ambiance est vraiment sympa pendant mais aussi après la course. La moyenne d’âge des coureurs est de 42 ans. Ils viennent souvent en famille. Le conjoint suit avec les enfants, qui dorment dans une tente ou sur la banquette du minibus. C’est un second camp itinérant qui s’installe autour des tentes. Les enfants s’amusent et les parents picolent ; chacun sort sa bouteille et les soirées sont plutôt arrosées. Etonnants Sud-Africains…

29 oct- Comme les deux premières étapes se sont bien passées, malgré les crevaisons, nous nous sommes dit que l’on pouvait forcer un peu plus pour la dernière étape. Nous avons donc passé moins de temps sur le vélo (4 h16). Cependant, il est un secteur où nous manquons cruellement de technique ; c’est la descente. Il faut voir comme les VTTistes, les vrais, descendent, que ce soit les garçons, mais aussi les filles… des furieux!
Nous avons eu, pour cette dernière journée, des paysages exceptionnels avec la traversée -grand privilège- de la Nature Reserve du Cederberg. Cela fait, paraît-il, des années que les organisateurs demandent à pourvoir passer par là, en vain. Cape Nature, l’organisme qui gère ce type d’endroit, est intraitable. On les comprend car les Sud-Africains ne sont pas particulièrement concernés par la protection de l’environnement. Les coureurs laissent pas mal de cochonneries sur leur passage…

La compétition s’est donc bien terminée, avec un retour à la case départ, Clan Williams et des sentiments partagés ; contents d’avoir bouclé ce tour et de rentrer à la maison, mais petit pincement au cœur : l’aventure humaine est finie. Etrange sentiment que de revenir à la réalité après trois jours de vie entre parenthèses, où l’on n’a vécu « que pour nous », en communion avec nos vélos, la nature et des gens que l’on ne connaissait pas et qui vous deviennent familiers, participants ou personnel de l’organisation. Pas de réseau téléphonique disponible pendant trois jours ; nous étions coupés du monde.

Dans le minibus, au retour, j’étais à l’arrière avec deux médaillés. La jeune Marelise est arrivée seconde derrière une extra-terrestre du mountain bike, une presque quadragénaire intouchable. Et MC Frankin, un jeune papa, est arrivé lui aussi second dans la catégorie des 40-49 ans. MC a été la victime, alors qu’il faisait du vélo en 2004, d’un conducteur ivre. Il est resté quelques jours entre la vie et la mort, avec une centaine de fractures, une jambe droite en mille morceaux. On lui a dit qu’il ne pourrait plus marcher. MC remarche même s’il a des difficultés. Il a le corps raide, de haut en bas et quand il doit porter son vélo sur certains passages de la course, il souffre. En revanche, n’essayez pas de le suivre une fois qu’il est en selle…

30 oct- Cette dernière journée, nous avons fait une visite express du Cap puis une séance de « décrassage » sur le flanc de la Table Mountain.
Nous avons repris l’avion dans la soirée, des images plein la tête. Rarement dix jours de vacances n’auront été aussi denses, intenses en émotions.
Merci à la famille Caussanel. Nous n’avons aucun doute sur l’évolution de votre petite entreprise. Elle est promise à un bel avenir. A bientôt, avec nos enfants cette fois-ci !

Coordonnées de la famille Caussanel, en attendant le site web d’AFSUD en janvier prochain : afsud@telkomsa.net, afsudsa sur Skype.